En 1978, Morrisseau tient l’exposition inaugurale de la galerie Ontario North Now à la Place Ontario.
1978
1979
La résidence d’artiste à la Collection McMichael en 1979 représente l’apogée de la carrière de Morrisseau. L’ouvrage Art of Norval Morrisseau, dirigé par Lister Sinclair et Jack Pollock, est publié la même année. Cette photo montre l’artiste travaillant à un tableau dans un atelier.
Dans un article de fond sur la popularité grandissante des arts autochtones au Canada pour la revue Maclean’s, Christopher Hume écrit,
Personne n’affectionne plus Morrisseau que Morisseau lui-même. Il est un grand artiste et il le sait.
« The New Age of Indian Art », Maclean’s, p. 23.
Cette toile fait suite à l’éveil spirituel de Morrisseau, qui a adopté les enseignements spirituels d’Eckankar. Cette œuvre atypique conjugue des récits anishinaabeg et des enseignements d’Eckankar, avec des éléments à la fois célestes et terrestres pour illustrer les liens entre les deux approches spirituelles.
Le tableau dépeint les mondes ascendant et descendant de la cosmologie anishinaabe. Le monde céleste comprend l’Oiseau-Tonnerre, le serpent-médecine à deux têtes et le peuple des cieux. Le monde terrestre se compose d’un chaman debout sur un ours sacré et un huard, en contact avec des poissons, des oiseaux et d’autres êtres sacrés dont la tête se trouve à la croisée des deux mondes. La présence de l’œil clairvoyant traduit des changements dans le langage visuel de Morrisseau après son passage spirituel à Eckankar.
Lors d’une exposition individuelle à la Pollock Gallery en 1981, Morrisseau expose notamment The Sea Prince, rempli d’êtres aquatiques et de poissons dont les bouches regorgent de lignes de communication spirituelle. Dans son compte rendu de l’exposition, le critique d’art John Bentley Mays, du Globe and Mail, se montre élogieux :
Des poissons puissants, armés de foudre spirituelle, nagent dans les lacs visionnaires de l’artiste.
Globe and Mail, 9 juillet 1981.
1983
En 1983, Morrisseau appelle le bureau du premier ministre Pierre Elliot Trudeau pour lui faire part de son souhait d’offrir une murale, intitulée par la suite Androgyny. De plus, il offre au premier ministre un ensemble d’assiettes en porcelaine à tirage limité, intitulé Les enfants de la Terre (Children of Mother Earth), destiné à promouvoir ses œuvres auprès d’un nouveau public.
Morrisseau offre Androgyny en cadeau au peuple canadien. La fresque est dévoilée le 15 avril 1983 dans le hall d’entrée du ministère des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, aux Terrasses de la Chaudière, à Gatineau.
Morrisseau peaufine l’œuvre magistrale avant la cérémonie d’inauguration. Androgynie figure parmi les chefs-d’œuvre de Morrisseau et fascine le public encore aujourd’hui.
Des couleurs éclatantes montrent des animaux, des humains et des êtres spirituels vivants dans un univers interconnecté, où se trouve des couches de récits et de formes de savoir qui nous entourent tous et toutes. Le message central de l’œuvre rappelle l’équilibre, les liens et les considérations pour les générations à venir.
L’offrande de Morrisseau invite à repenser les relations de la société canadienne avec le territoire et les peuples autochtones.
La maison des inventions m’a donné la couleur.
Norval Morrisseau, Norval Morrisseau : Return to the House of Invention, Key Porter, Toronto, 2005.
Logan Fiddler, l’arrière-petit-fils de Norval Morrisseau, lit en anglais une citation de ce dernier en 2023.