Récits visuels

Les origines du nom de Morrisseau

Morrisseau se distingue par le fait qu’il signe ses œuvres sous le nom d’Oiseau-Tonnerre de cuivre (Osawah bego Binesi ou Miskwaabik Animiiki) en caractères syllabiques cris, mais cela n’a pas toujours été le cas. 

Signature de Morrisseau au recto de l'invitation à son exposition à la galerie Pollock, septembre 1962.

Au fil des ans, Morrisseau a modifié sa signature. Il a commencé par apposer ses initiales, NM, puis a adopté le nom Oiseau-Tonnerre de cuivre en caractères syllabiques cris. Il a inscrit sa signature de diverses façons : à la verticale, à l’horizontale, selon la forme d’une image dans son tableau, ou encore, comme c'est le cas ici, dans un cercle.

Dans cet extrait d’entretien avec June Caldwood, Morrisseau raconte la cérémonie de guérison où il a reçu son nom spirituel, Copper Thunderbird (Oiseau-Tonnerre de cuivre).

En 1950, Norval Morrisseau tombe gravement malade et une femme-médecine du nom de Mary Boucher est appelée pour accomplir une cérémonie de guérison. Morrisseau appelle cette femme Neekanip Binasi-go-way ou Femme à la tête de tous les oiseaux. (Archives Stevens)

Au cours de la cérémonie, Morrisseau reçoit un nouveau nom, Osawah Bego Binesa ou Miskwaabik Animikii (Morrisseau épelle aussi son nom : Oh-sah-wah-be-go binesi) ou Copper Thunderbird (Oiseau-Tonnerre de cuivre).

Si les ouvrages spécialisés traduisent son nom par Miskwaabik Animiiki (Oiseau-Tonnerre de cuivre), dans son dialecte Anishinaabemowin, Morrisseau prononce son nom comme Osawah Bego Binesa (Oiseau-Tonnerre jaune).

Le gardien du savoir anishinaabe Saul Williams confirme que le nom de Morrisseau est Osawah Bego Binesa.

Morrisseau raconte l'histoire de son nom, 1950-1962.

Invitation à l'exposition à la Pollock Gallery, 1962, Toronto, ON.

Carton d’invitation signé par Morrisseau à l’intention de Jack Pollock. Il est à noter que dans cette première version de la signature de Morrisseau, le nom de famille de l'artiste est écrit avec un seul « s », conformément à l'orthographe originale de son nom de naissance. Peu après le vernissage de l'exposition, la famille a ajouté un deuxième « s » à Morrisseau.

Osawah Bego Binesa
Miskwaabik Animiiki

Je m’appelle Norval Morrisseau et mon nom autochtone est Oiseau-Tonnerre de cuivre. Je suis un artiste-né.

Norval Morrisseau, Legends of My People: The Great Ojibway, 1965, p. 3.

Mon art reflète ma propre personnalité spirituelle.

Norval Morrisseau, The Art of Norval Morrisseau, 1965, p. 7.

Eugene Morriseau explique le nom de son père (en anglais).

La création d’une signature : des initiales aux caractères syllabiques

 

Lorsqu’on pense à la signature artistique de Morrisseau, on imagine surtout les caractères syllabiques qui composent son nom spirituel, Oiseau-Tonnerre de cuivre. Cependant, très tôt, Norval Morrisseau essaie différentes formules pour signer ses œuvres d’art, notamment avec ses simples initiales, NM. 

Norval Morrisseau, Ojibwa Medicine Society, 1960.
 

En 1956, Norval Morrisseau rencontre sa future épouse, Harriet Kakegamic, une femme crie de Sandy Lake, alors qu’elle visite son père, David Kakegamic, au sanatorium de Fort William, où les deux hommes se trouvent en convalescence. Les deux tombent en amour et se marient le 18 avril 1959 à Cochenour, en Ontario. Leur relation mène Morrisseau à repenser sa façon de signer ses tableaux. Au début, Morrisseau signait ses œuvres NM ou ne les signait pas du tout. 

Norval Morrisseau, Mishipeshoo, 1961.

Harriet Kakegamic apprend à Norval à écrire son nom en caractères syllabiques cris et, dès 1962, il signe toujours son nom, Oiseau-Tonnerre de cuivre, en caractères syllabiques.

À ses débuts, il inscrit sa signature dans un cercle. Plus tard, il l’écrit à la verticale, à l’horizontale ou en suivant la forme d’une image. 

En observant les œuvres de Morrisseau, vous remarquerez la variété des façons dont il incorpore sa signature.

Norval Morrisseau, Figures in a Garden, c. 1988.

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