Les premières méthodes adoptées par Morrisseau pour transmettre des récits se font à l’aide de lignes noires et de cercles fragmentés.
Si cette interprétation de Man Changing into Thunderbird comprend des êtres-tonnerre émettant des lignes, Morrisseau n’emploie pas encore le trait pour relier les cercles fragmentés aux figures. L’œuvre de jeunesse est réalisée à l’aquarelle et à l’encre sur de l’écorce de bouleau. Celle-ci regroupe des éléments des récits visuels que Morrisseau va adapter, modifier et explorer à maintes reprises au fil de sa carrière artistique.
L’écorce de bouleau, ou wiigwaas, s’avère un matériel facile d’accès pour l’artiste au moment de créer cette œuvre en 1958. Le bois offre une couleur de fond naturelle et souligne les liens qui unissent tous les êtres vivants, autant de strates d’interrelations qu’évoque Morrisseau.
L’œuvre explore le thème de la métamorphose cérémonielle. Morrisseau y présente la première ébauche de ses explorations visuelles. Il explique comment l’homme se métamorphose en Oiseau-Tonnerre, un thème qu’il aborde en profondeur vingt ans plus tard, en 1976, dans son œuvre phare de six panneaux, Man Changing into Thunderbird.